devises

Les prix des produits importés continuent de grimper à cause de la dévaluation de l’ariary qui perd de plus en plus de sa valeur face aux devises de référence

Un frigo d’une valeur de 1 100 000 ariary qui passe du jour au lendemain à 1 300 000 ariary, soit une hausse de 200 000 ariary. Ce distributeur d’appareils électroménagers opérant dans un centre commercial de la capitale n’a trouvé d’autres solutions que d’augmenter d’une manière relativement conséquente ses prix. Une situation qui fait évidemment baisser la quantité vendue de ses marchandises, mais à laquelle, il ne peut échapper, puisque depuis la dépréciation de l’ariary par rapport aux devises pivots que sont l’euro et le dollar, les coûts d’acquisition de ses marchandises ont nettement augmenté.

Indépendance. En tout cas, depuis le début de ce mois de mai, l’ariary est au plus bas et semble se stabiliser. L’euro par exemple était échangé entre 3 165 ariary et 3 175 ariary. Alors que le dollar se situe généralement entre 2 872 ariary et 2 877 ariary. Cette dépréciation de l’ariary prouve en tout cas que l’indépendance est bien une réalité. Faut-il en effet rappeler que durant la Transition, pour des raisons avant tout politique qu’économique, le régime avait plus ou moins contraint la Banque Centrale à intervenir en injectant des devises sur le MID, en vue de baisser les taux de changes et éviter ainsi la hausse des prix. Ce qui n’est apparemment plus actuellement. D’ailleurs, le Premier ministre Jean Ravelonarivo a déjà déclaré une totale indépendance de la Banque Centrale. Une politique appréciée par les bailleurs de fonds, notamment le FMI qui demeure très rigoureux, en matière de discipline macroéconomique.

Encouragement. Face à cette dévaluation de l’ariary, le gouvernement adopte une politique d’encouragement de l’industrie locale, pour limiter les importations, mais aussi faciliter la création d’entreprises. Une politique qui nuit évidemment aux grands importateurs de farine et d’huile par exemple et qui proposent des produits de mauvaise qualité. Par ailleurs, l’annonce du retour des entreprises de l’ancien Président Ravalomanana réjouit déjà les consommateurs puisque malgré les critiques justifiés, en ce qui concerne les abus de position dominante, les usines Tiko étaient des sources de produits sains. Il reste à savoir si la concurrence jouera effectivement, où s’il y aura toujours une poignée de privilégiés qui vont rafler tout.

R.Edmond