Rien ne va plus pour la pétanque de Betafo pourtant réputée pour être le berceau de tous les grands noms de cette discipline. L’actuel président de la Pétanque Club Betafo (PCB), Elson Razafimahatratra, en parle avec un brin de nostalgie.

Midi Madagasikara : Les deux équipes qualifiées pour la grande finale de la saison 2015 n’ont pas répondu à l’attente du public. C’est à croire que les boulistes de Betafo sont en perte de vitesse.ELSONBetafo

Elson Razafimahatratra : « Vous l’avez bien dit. La pétanque de Betafo est en perte de vitesse. Et ce pour plusieurs raisons avec en première ligne, l’inexistence de la Section devant gérer les cinq clubs de la localité avec notre PCB mais aussi le Club Bouliste de Betafo, celui de Soavina et d’Ankazomiriotra. Elle devait normalement servir de balise pour coordonner les actions en vue d’un vrai développement mais ce n’est pas le cas. »

Midi : Pouvez-vous être précis sur ce sujet ?

E.R. : « Betafo a pu qualifier deux équipes à la grande finale 2015 mais la section est restée à l’écart. Les équipes ont investi énormément avec les étapes et faire honneur à Betafo mais pas la section. Et ce n’est pas tout car l’absence d’une coordination des actions fait que les cinq clubs font du chacun pour soi alors qu’on devait unir nos efforts. Résultat, on n’avance pas. »

Midi : Mais pour l’instant, l’image de Betafo est plutôt positive dans le monde de la pétanque ?

E.R. : « C’est en partie vrai car Betafo possède des boulistes de grande classe comme le champion du monde Jean Randrianandrasana ou encore mon fils Hery que tout le monde appelle maintenant Hery Betafo alors qu’il défendait l’année dernière les couleurs du BIC Ambohimahasoa et qui a gagné plusieurs tournois en Martinique et au Guadeloupe sans parler des étapes de la « National » en France. Si on y ajoute Dolys déjà vice-champion du monde en 2010 à Izmir et qui a ses racines ici ou encore les anciens champions de Madagascar dont Koto et Zazah, alors on peut dire que Betafo est un berceau des champions. »

Midi : Il y a sûrement un secret ?

E.R. : Si secret il y a, il se résume au travail. Car ici à Betafo, c’est le travail qui paie. C’est la seule ville où tout le monde peut jouer avec des boules de location à 200 ariary la partie. Un prix tout public qui fait que les boulistes peuvent s’entraîner à longueur d’année. Logique si on arrive à avoir des résultats car malgré le départ de nos meilleurs élements pour le CBT ou le BIC Ambohimahasoa, on a suffisamment de jeunes pousses qui n’attendent que de l’aide pour se hisser au plus haut niveau. En attendant, ils participent à des tournois qu’on organise comme c’est le cas le 30 et 31 janvier prochain où le PCB organise un concours en triplettes hommes qui sera doté de trois postes TV mais aussi des primes pour les finalistes et les demi-finalistes. Un concours où nous espérons la participation des meilleurs boulistes de Tana car notre ville manque cruellement d’animation. »

Propos recueillis par Clément RABARY